Être Sable ! bientôt en librairie !
Je reprends contact avec mon blog, les vicissitudes de la vie m’en avaient éloignées depuis un certain temps, et je le reprends avec un scoop littéraire !
Bientôt dans votre librairie un livre dédié à l’objet de ma et de notre passion, un livre sur le sable ! Comme les parutions sur le sujet sont des plus rares je me fais une joie d’en faire la promotion et de communiquer aux arénophiles de tous poils les références du bouquin.
Pas de panique ! la sortie du livre est prévue pour septembre 2006 mais d’ors et déjà on peut toujours en parler à son libraire et en retenir un exemplaire.
Mais que dit-on dans ce livre ?
Je laisse la parole aux auteurs et vous communique la
présentation qu’ils en font !
Etre Sable
de Carlo
Rocella, Anne
Varichon
EDITIONS
DU SEUIL
192 pages. Relié sous jaquette. 100 illustrations en couleur
« Secrète
et familière, cette matière est première
dans tous les sens du terme : par ses usages innombrables auprès des hommes,
par la place qu'elle tient dans leur imaginaire, par la mémoire géologique à
laquelle chacun de ses grains renvoie.
Et pourtant, à
bien y regarder, plus qu'une matière, le sable est un état de la matière, une accumulation de grains minéraux assez
grands pour ne pas être poussière, assez petits pour ne pas être cailloux.
État
transitoire, éphémère, mais passage obligé dans le cycle agrégation-désagrégation
des roches, le sable nous livre son contact insaisissable, fluide, caressant,
dense.
C’est une
rencontre fugitive de particules archaïques qui nous renvoie irrésistiblement à
notre enfance.
Le trouvant
en abondance en toutes sortes de milieux, l'homme n’a cessé de faire du sable
un partenaire essentiel de ses activités.
Presque
toujours il l'a utilisé tel quel, sans chercher à le transformer (il a mis du
temps à y parvenir d’ailleurs).
Il a tiré
profit de sa plasticité et de ses propriétés réfractaires pour en faire tour à
tour des moules de fonderie, des bouillottes minérales pour réchauffer sa
couche ou bien brunir délicatement des éléments de marqueterie en les plongeant
dans du sable chauffé.
Il a su
exploiter sa densité, sa stérilité et l’obstacle qu’il oppose à la lumière pour
conserver les pommes enfouies dans les celliers.
Répandu à
pleines pelles, le sable aide le pompier à étouffer des incendies tandis
qu’emprisonné dans des sacs, il amortit les balles meurtrières de la mitrailleuse
et contient les crues.
Sans lui, le
maçon serait démuni car la régularité des grains du sable a permis de
l’associer à la chaux puis au béton.
Le garagiste
l’aime pour sa capacité à absorber les liquides, l’huile de vidange notamment,
qualité qui lui permet partout dans le monde de filtrer aussi les eaux
lustrales.
Mais il
absorbe aussi les vibrations, ce qui en fait un composant très prisé dans la
technologie du son.
Dans les
bateaux négriers, un sac de sable valait un esclave pour stabiliser l’embarcation
tandis que le lest lâché au moment opportun permettait aux aérostats d’atterrir
en douceur.
La forme et
la composition de ses grains font du sable un redoutable abrasif et grâce à sa
fluidité, nous avons pu mesurer le temps, même la nuit.
Par le feu,
l’homme a su tirer de son opacité la fulgurance du verre, de sa ductilité, la
fragilité du cristal.
Le sable a aussi su parler aux sens et à l'esprit des hommes.
Agréable au toucher, subtilement parfumé et délicieusement tiède, vêtu
de nuances sans nombre et de drapés élégants, il charme jusqu’à nos oreilles
lorsque, sirène minérale, il se fait tambour, harpe ou flûte dans les dunes
musicales.
C'est tout naturellement que la sensualité de sa présence l'a placé
dans toutes les cultures au centre de contes et légendes, traditions et
rituels.
Support d'écriture, il s'est prêté aux spéculations des philosophes,
mandala, aux méditations tibétaines ou navajos ; mêlé à des pigments, à
l’huile ou l’acrylique, il a servi les artistes.
Objet d’étude envoûtant pour les physiciens, le sable les laisse
toutefois perplexes face à la complexité des mécanismes mystérieux de ses flux,
ce qui n’empêche d’ailleurs pas ces mêmes chercheurs de lui abandonner, sur les
plages, leur propre corps et lui confier même leurs enfants, quand ce ne sont
pas les châteaux de leurs songes.
Mais un rien suffit pour que le rêve se transforme en cauchemar, et que
le sable nous rappelle sa nature d'amoncellement instable de grains minuscules
: ce sont alors les tempêtes dans les déserts, l’étouffement sous la dune
traître, les récits terrifiants de sables mouvants ou les navires tragiquement
échoués à l'autre bout de la mer.
Est-ce pour conjurer ses écarts imprévisibles que d'innombrables
collectionneurs subjugués, que l'on nomme arénophiles, emprisonnent le
sable à l'intérieur de fioles transparentes, très loin des déserts et des
océans ?
Faisant appel aux traditions de quatre parties du globe comme aux
observations des scientifiques, aux récits des aventuriers, aux paroles
amoureuses des maçons et des marins, cet ouvrage part sur les traces du sable
immémorial et du sable quotidien.
Et quand
l'été prochain, étourdis sur la plage,
nous prendrons une poignée de sable au creux de notre main et le laisserons
pleuvoir sur un monticule fugitif, nous aurons peut-être une pensée pour notre
ancêtre lointain à qui ce geste futile nous relie, par delà les dunes du temps. »
Rien que de lire ce pitch j’en ai une grosse envie !
Donc rendez-vous en septembre, je suis déjà impatient !
…à suivre !